ZURCHER JEAN, « Un hommage bien mérité », Revue adventiste, octobre 1987, p. 15-16
Un hommage bien mérité
C’est dans la joie et avec actions de grâces que le centième anniversaire de frère Alfred Vaucher a été fêté en Suisse, en Italie et en France, après l’avoir été aux Etats-Unis où il se trouvait au moment de son anniversaire, le 18 mars 1987. Ses enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants étaient venus du Canada, des Etats-Unis et de France pour participer, en famille, aux diverses célébrations projetées en Europe.
La première de ces célébrations eut lieu le 9 juin 1987, en Suisse, à Gland. C’est là que frère Vaucher a son domicile légal. C’est pourquoi ce fut vraiment la manifestation officielle avec la présence des autorités. Le préfet de Nyon et le syndic de Gland prononcèrent les discours de circonstance en l’honneur du citoyen centenaire, lui offrant une magnifique pendule « neuchâteloise », avec une splendide corbeille de fleurs, remplie de produits du pays, ainsi qu’un immense gâteau. De son côté, le président de la Confédération, M. Pierre Aubert, avait envoyé un chaleureux message pour être lu lors de la fête. Quant à la population locale, elle fut représentée par le chœur mixte du village de Gland qui exécuta plusieurs très beaux chants. Diverses autres personnes s’étaient jointes aux frères et sœurs venus des églises de Suisse romande.
A l’intention de ces nombreux visiteurs et amis, frère Pietro Copiz avait été prié de retracer les diverses étapes de la vie et du ministère d’Alfred Vaucher. Ce qu’il fit avec beaucoup d’à-propos et pour la joie de tous. Quant au secrétaire de la Division, Georges Stéveny, il rendit un vibrant hommage à notre vénérable théologien qui, à son tour, répondit aux divers orateurs avec beaucoup de simplicité et de sagesse, au grand étonnement de l’assemblée.
La direction de la Clinique « La Lignière » avait désiré s’associer à l’évènement en organisant, très généreusement, une collation qui eut lieu au sous-sol de la chapelle. Là aussi, la bibliothécaire du Séminaire, Tania Lehmann, avait préparé une exposition photographique. Quelques ouvrages et certains manuscrits y étaient également exposés. Ce fut l’occasion de rappeler ainsi ce que fut l’œuvre de ce pionnier européen de la théologie adventiste, et de rendre un vivant témoignage aux nombreux visiteurs présents. Les divers journaux de Suisse romande ont, d’ailleurs, publié des articles circonstanciés de cette cérémonie officielle, rendant hommage au « théologien centenaire », « mondialement connu », de l’Eglise adventiste.
Deux autres cérémonies eurent lieu, mais cette fois-ci dans le cadre de l’Eglise : le sabbat 13 juin, en Italie, à Torre Pellice, la capitale des vallées vaudoises du Piémont d’où Alfred Vaucher est originaire ; le sabbat 20 juin, au Séminaire de Collonges, où des centaines d’amis, d’anciens élèves, des pasteurs et des responsables de l’œuvre avaient tenu à honorer de leur présence l’heureux centenaire.
A Collonges, la cérémonie fut organisée dans le cadre de la Convention annuelle des retraités francophones. Le sabbat après-midi tout entier y fut consacré. D’abord, pour une visite de l’exposition richement documentée dans le nouveau bâtiment de la Faculté. Puis, pour un programme spécial à la chapelle du Séminaire. Successivement, les frères Pietro Copiz et Georges Stéveny, ainsi que moi-même, prirent la parole pour retracer la vie, l’œuvre et les qualités du chercheur que fut Alfred Vaucher. Plusieurs exécutions musicales des artistes de Collonges entrecoupèrent agréablement ces présentations. Il revint à frère Pierre Lanarès de rappeler quelques souvenirs personnels et de remettre à son auteur l’exemplaire du centenaire de L’Histoire du salut.
Enfin, comme il se devait, frère Alfred Vaucher prit la parole, à la grande joie de tous ceux réunis en son honneur. Ce fut d’abord pour évoquer quelques souvenirs supplémentaires, mais surtout pour répéter solennellement ce qu’il avait déjà eu l’occasion de dire : « Vous avez fermés vos yeux sur mes lacunes et vous avez fait voir en moi les qualités que je devrais posséder. Puisque le Seigneur dans sa bonté m’offre un sursis, je vais m’efforcer avec son aide, sinon d’atteindre le but au moins de m’en approcher… »
En lisant ces lignes, il se pourrait que d’aucuns se demandent pourquoi tous ces honneurs ? D’abord, parce qu’ils sont bien mérités. Ensuite, parce qu’il vaut mieux offrir les fleurs du vivant des personnes. Enfin parce que l’Ecriture elle-même nous recommande « d’avoir de la considération pour ceux qui travaillent parmi nous, qui nous dirigent dans le Seigneur, et qui nous exhortent. Ayez pour eux beaucoup d’affection à cause de leur œuvre. » (1 Thes. 5 : 12, 13.) C’est précisément ce que nous avons voulu faire à l’occasion du centième anniversaire d’Alfred Vaucher.
Jean Zurcher
ZURCHER JEAN, « Un hommage bien mérité », Revue adventiste, octobre 1987, p.15-16