La France a été marquée par la révolution des mentalités qu’a représenté la crise estudiantine, sociale et politique de mai 1968. Le petit univers de l’adventisme français a-t-il ressenti les effets de ce grand élan révolutionnaire ?
« Nous en avons senti les remous au Séminaire de Collonges , mais sous un jour moins rustre.» raconte José Elysée dans l’Echo du Salève de novembre 1968. « Ici et là des murmures couraient, mais ils n’ont pas trouvé l’écho nécessaire pour s’imposer à l’opinion générale. Celle-ci s’est manifestée d’une manière plus élégante et plus subtile sous la forme de l’Association des étudiants du Séminaire. AES : une étiquette derrière laquelle pouvaient se cacher les plus banales intentions, comme aussi les instincts les plus monstrueux. Le risque était grand… D’ailleurs l’idée n’était pas plutôt lancée par M.A Pichot que l’opinion se divisait en deux blocs : les militants et les sceptiques. Ce fut l’euphorie chez les premiers. Et l’espace d’une semaine certains avaient déjà une constitution toute prête à être présentée au Conseil des professeurs. D’autres, les extrémistes, criaient à qui voulait l’entendre : « Ca va changer ici, c’est fini l’ère de la tyrannie. Nous sommes le Séminaire ! » Ce fut surtout la passivité rencontrée chez les autres qui arriva à calmer leurs ardeurs. » (L’Echo du Salève, novembre 1968, p.3)
L’association des étudiants du Séminaire est donc née dans l’élan de mai 1968. Elle s’est avérée à travers les années très peu révolutionnaire, plutôt « sage ».
Reste que tout le monde a été plus ou moins marqué par les changements de mai 68. Ceux qui dirigent aujourd’hui la société (et l’église !) étaient des jeunes en 68. Et cela doit forcément se sentir un peu, non ?
Guido Delameillieure
archiviste