Louise Giffard raconte les débuts du "Cours complémentaire du Séminaire adventiste" à la fin des années 40 (L'Echo du Salève, janvier-février 1977).
"En octobre 1947, deux classes fonctionnaient normalement, quoique encore pour quelques mois dans la clandestinité. Sur ces entrefaites, l'Hôtel Beau-Site, son annexe et le terrain qui les entourait se trouvèrent à vendre pour quelques millions anciens ; le Séminaire se porta acquéreur. Aussitôt M. Clarville se révéla un homme précieux : il confectionna des placards pour chacune des chambres de la partie principale. On restaura, rénova, tapissa après avoir peint, nettoya vitres et parquets, finalement on cira et meubla de neuf chacune des chambres : les enfants avaient maintenant un "Home" digne de ce nom !
Seules les classes ne reçurent pas, faute de crédits, le mobilier dont nous rêvions en consultant les catalogues. Mais Dieu avait aussi son plan sur ce point comme nous le verrons plus tard. Tout le vieux matériel - que le Séminaire n'utilisait plus - nous échut : tréteaux et planches de deux mètres, chaises retapées en quelques heures, meublèrent les trois classes dont nous avions besoin car le "Cours complémentaire du Séminaire adventiste" venait enfin de recevoir son existence légale : nous avions un acte de naissance.
Seules les classes ne reçurent pas, faute de crédits, le mobilier dont nous rêvions en consultant les catalogues. Mais Dieu avait aussi son plan sur ce point comme nous le verrons plus tard. Tout le vieux matériel - que le Séminaire n'utilisait plus - nous échut : tréteaux et planches de deux mètres, chaises retapées en quelques heures, meublèrent les trois classes dont nous avions besoin car le "Cours complémentaire du Séminaire adventiste" venait enfin de recevoir son existence légale : nous avions un acte de naissance.
En octobre 1948 s'ouvrirent les trois classes : 6ème, 5ème et 4ème du cours complémentaire (...).
Nous vivions des temps héroïques où chacun se mettait à tout sans compter son temps ou sa peine... Les classes n'avaient pas le chauffage central mais uniquement de bons gros poêles cylindriques. Il fallait donc que, chaque matin, les professeurs vinssent, à tour de rôle, allumer les feux dans chaque classe : menu bois, bûches à casser à la serpe, puis charbon. Nous avons tous appris à nos dépens que la serpe était "fameusement affûtée"...
Heureuses étions-nous, quand le vent ne nous renvoyait pas toute la fumée au nez ! Ces jours-là, il fallait choisir : ou larmoyer et suffoquer en s'obstinant à mettre du combustible dans le poêle, ou abandonner la partie et geler... En général, nous capitulions. Par chance, l'Etat vota la loi Barangé. Chaque mois, en faisant la liste des enfants que nous avions à l'époque, nous remerciions Dieu de pouvoir, avec cette modeste allocation, améliorer les conditions matérielles. D'abord on eut des tables neuves, puis on édifia un beau préau toujours aussi utile, on installa le chauffage central. Ainsi se transformait peu à peu, le Beau-Site de 1948.
Cela dura cinq ans puis, en 1953, un certain M. Bosc, professeur retraité, prit la direction ; et le cours complémentaire devint, sous son égide, le cours secondaire. Le nombre d'élèves crût à tel point que pendant quelques années, nous eumes plus d'élèves que le Départment de théologie. Il en va tout autrement ces dernières années, que Dieu en soit loué ! A cette période, l'Afrique du Nord envoyait un contingent important. Quand, après M. Bosc, M. R. Guenin prit la direction du cours secondaire, nous avions plus de 100 élèves.
Notre Père célèste a constamment guidé toutes choses, faisons-lui pleinement confiance pour l'avenir."