"En juin 1954, Pierre Mendès-France devient président du Conseil (l'équivalent du premier ministre aujourd'hui). Il dirigera la France jusqu'en février 1955. Soucieux de se rapprocher de l'opinion publique, il décide de s'adresser chaque samedi soir au peuple français par l'intermédiaire de la radio. Dans ces "causeries du samedi", il explique sa politique et aborde les grands thèmes de la société."
" Le 18 septembre 1954, il s'adresse tout particulièrement aux cinq millions d'enfants qui ont repris le chemin de l'école après les vacances d'été. Et il leur explique pourquoi il faut aller à l'école, pourquoi il faut se donner du mal... Quel fut l'étonnement des adventistes ce soir-là, quand ils entendirent Mendès-France prononcer ces mots : "La France a besoin d'hommes et de femmes honnêtes et bons, dont la conscience soit aussi fidèle au devoir que la boussole est fidèle au pôle; d'hommes et de femmes qui tiendront, quoi qu'il arrive, pour la justice et la vérité" (1) Il citait presque mot pour mot un texte très connu du livre Education d'Ellen White ! (2)
L'explication est simple : Pierre Mendès-France demandait parfois à des collaborateurs et à des spécialistes d'écrire les textes de ses causeries. Pour une causerie sur l'école il s'était adressé à Maurice Tièche, éducateur adventiste. Celui-ci tenait depuis 1950 une rubrique radiophonique hebdomadaire sur l'éducation (pour La Voix de l'Espérance) et était considéré comme une autorité dans ce domaine.
En intégrant une citation d'Ellen White dans son texte, Maurice Tièche signait en quelque sorte son travail..."
Guido Delameillieure
article paru dans la Revue adventiste, janvier 1994, p. 7
notes :
(1) Pierre Mendès-France, "Dire la vérité", causeries du samedi, R. Guillard, Paris, 1955, p. 32
(2) Ellen White, Education, Editions Vie et Santé, Dammarie-lès-Lys, 1986, p. 68