Un jour quelqu’un posa cette question au professeur Alfred Vaucher : « Est-ce que les comités sont toujours inspirés ? » Avec son humour habituel, il répondit : « Pas toujours, puisqu’un d’entre eux a réussi à me faire nommer directeur du Séminaire de Collonges. » (1)
Au-delà de la petite flèche ironique, Vaucher s’intéressa vraiment au problème, l’éternelle question de l’autorité des comités et de leurs relations avec le Saint-Esprit. Il fut même invité à présenter une étude sur cette question devant l’Assemblée générale de la Fédération Belge, à Bruxelles, en mai 1951. Il y défendit une thèse audacieuse : « Les relations d’un comité avec le Saint-Esprit sont sujettes aux mêmes variations que celles d’un simple croyant pris individuellement. » Sur la base d’une étude des Actes, Vaucher affirma : « Il n’y a pas d’incompatibilité radicale entre le Saint-Esprit et un comité. Le Saint-Esprit n’ignore pas l’existence et la mission des comités, mais son action n’est pas nécessairement liée à celle d’un comité ! »
Les conclusions pratiques de son étude étaient les suivantes :
« Les comités ont un triple devoir :
1. Respecter les individualités. Gal. 2 : 7,8.
2. Laisser aux individus une certaine initiative. Gal. 1, 17.
3. Leur permettre de choisir leurs collaborateurs. Actes 156 : 37-40. « Tu ne laboureras point avec un bœuf et un âne attelés ensemble. » Deut. 22 : 10. Autant une collaboration intelligente et cordiale est fructueuse, autant il est absurde d’associer deux personnes qui se neutralisent l’une l’autre, en dépit de leurs qualités respectives, parce que leurs caractères et leurs méthodes s’opposent au lieu de se compléter. » (2)
Derrière les termes réfléchis et pesés de l’étude biblique, on sent le poids de l’expérience vécue !
Guido Delameillieure
archiviste
(1)
Revue adventiste,
15 juin 1987, p.21
(2)
Revue adventiste,
août 1951, p.4
Le texte complet de l'article "Saint-Esprit et Comité" écrit par Alfred Vaucher, Revue adventiste août 1951, p4 est disponible ici.