En juin 1940, alors que les nazis venaient d'envahir la France, Jean Vuilleumier écrivait dans Les Signes des Temps, journal officiel de l'Eglise adventiste, un long article intitulé "Les Juifs et nous" condamnant l'antisémitisme.
Extrait de cette prise de position :
" Qu'a fait la chrétienté pour le peuple hébreu déraciné et dispersé, depuis qu'elle a échappé elle-même à la persécution ? Il faut le dire en toute franchise : son attitude, en général, a été méprisante, haineuse, cruelle. L'histoire d'Israël durant le moyen âge et les temps modernes a été un long martyre. En Italie, en Espagne, en France, en Allemagne, en Angleterre, en Pologne, en Hongrie, en Russie et dans l'Europe orientale, les Juifs ont été spoliés, traqués, massacrés par dizaines et par centaines de mille. La double tache qui macule la robe de la chrétienté - ses cruautés envers les chrétiens non catholiques et envers les Juifs - devra tôt ou tard être expiée. Elle ne pourrait être lavée pour la génération actuelle que par une déclaration expiatoire éclatante et formelle. C'est là une exigence tant de la conscience chrétienne que de la justice divine. Le président Masaryk l'a parfaitement compris, lorsqu'il a déclaré : "On peut être chrétien ou antisémite : on ne peut être à la fois et chrétien et antisémite."
En septembre 1939, alors que l'antisémitisme était déjà fort en France, Charles Gerber avait déjà écrit dans Les Signes des Temps : "On ne peut être à la fois raciste et chrétien."