Une nouvelle impulsion fut donnée au mouvement adventiste en Suisse par l'arrivée à Neuchâtel, en octobre 1874, du pasteur J.-N. Andrews, venu d'Amérique, et premier prédicateur envoyé officiellement par la Conférence Générale dans un pays étranger.
John Newins Andrews était né le 12 juillet 1829, à Poland Etat du Maine. Il apprit de bonne heure à aimer la Bible, et celle-ci resta toujours pour lui le plus précieux trésor. Il fréquenta le collège et acquit en outre, par ses propres efforts, de solides notions de latin, de grec et d'hébreu. En 1850 il entra dans le ministère de la Parole et fit oeuvre de pionnier en Amérique. Il collabora pendant plusieurs années à différents périodiques adventistes et écrivit un ouvrage important : L'histoire du sabbat. Il fut président de la Conférence Générale durant une année, de 1867 à 1868.
En janvier 1876 déjà, un deuxième prédicateur américain, D.-T. Bourdeau, d'origine française, arrivait en Suisse pour seconder J.-N. Andrews. Ce dernier s'établit à Bâle au printemps de la même année. Cette ville devint dès lors le siège du mouvement adventiste en Suisse jusqu'au début de notre siècle.
Comprenant plus que jamais l'importance d'avoir des publications adventistes comme moyen de pénétration parmi les habitants de langue française de Suisse et de France, J.-N. Andrews fonda à Bâle, en juillet 1876, le journal mensuel Les Signes des Temps. C'était d'abord une revue de 8 pages, grand format (30x45 cm). Dès la cinquième année, il parut sur 16 pages, format 24x36 cm. Au début, l'édition était de 2000 exemplaires, mais elle fut portée à 3000 en 1880, et ce chiffre augmenta par la suite. Le titre du journal en indiquant le caractère : il traitait de préférence des questions prophétiques et eschatologiques et présentait les signes précurseurs du retour du Christ et de la fin du monde. Dès sa parution, son rayonnement dépassa de beaucoup les frontières de la Suisse.
J.-N. Andrews travailla de toutes ses forces à l'avancement de l'oeuvre de Dieu en Suisse et dans d'autres pays européens. Malheureusement, sa constitution "débile" ayant été mise à rude épreuve par la tâche qu'il avait assumée et qu'il aimait plus que lui-même, il tomba malade et s'endormit à Bâle le 21 octobre 1883. La cause du Seigneur perdait en lui un serviteur capable et dévoué. Quelqu'un disait qu'il connaissait toute la Bible par coeur. Interrogé là-dJ.-N. Andrews répondit négativement en ce qui concerne l'Ancien Testament, mais déclara que si le Nouveau Testament devait lui être ravi, il pourrait le reproduire de mémoire du commencement à la fin.
Robert Gerber, Le mouvement adventiste, éd. Les Signes des Temps, Paris, 1950, p. 127-128