B.-L. Whitney, arrivé à Bâle le 26 juillet 1883, prit la succession de J.-N. Andrews à la mort de ce dernier. La Conférence suisse fut organisée en 1884 au cours d'une assemblée tenue à Bienne et à laquelle assistait G.-I. Butler, président de la Conférence Générale.
Son bureau était composé des membres suivants : Président : B.-L. Whitney; exécutif : Arthur Borle; trésorier : J.-E. Dietschy; comité exécutif : B.-L. Whitney, Albert Vuilleumier, Adhémar Vuilleumier.
La Suisse comptait alors 5 églises, tandis que le rapport de l'assemblée annuelle de 1885 mentionne 10 églises avec 224 membres, preuve que le mouvement adventiste était solidement établi dans ce territoire. Il y avait un prédicateur consacré et 7 prédicateurs autorisés dans la Conférence. En 1884 se produisit d'ailleurs un événement important et qui devait grandement contribuer au développement de la cause de Dieu au près et au loin : l'acquisition d'un terrain à Weiherweg, Bâle, et la construction d'un bâtiment pour une maison d'édition avec imprimerie. Les travaux commencèrent en août 1884 et se poursuivirent pendant une année environ. Un tel instrument de travail était fort nécessaire, car on publiait alors des imprimés en diverses langues; outre Les Signes des Temps, il y avait comme périodique Herold der Wahrheit en allemand l'Ultimo Messaggio en italien, et Adevarulu Present en roumain, sans compter des petits traités et des livres.
Mme. White logea aussi dans ce bâtiment de 1885 à 1887, pendant le séjour qu'elle fit en Europe. De Bâle, elle rendit visite à divers pays, apportant son précieux concours au développement du mouvement adventiste sur le continent européen.
Le Dr. De Forest, arrivé à Bâle en 1895, introduisit en Suisse les bases d'une vie saine et le traitement des maladies d'après les principes de la réforme sanitaire. Les lois d'édition, le bâtiment fut transformé en Institut Sanitaire, qui abrita aussi notre école de gardes-malades. A cette même époque on posa les fondements d'une fabrique de produits alimentaires. La propriété de La Lignière, à Gland, ayant été acquise en 1904, les divers services de l'Institut Sanitaire de Bâle furent dès lors transférés sur les bords du Léman, où s'accomplit aujourd'hui encore une oeuvre utile et bienfaisante. Là s'ouvrit également en 1904 une école missionnaire qui y fonctionna presque sans interruption jusqu'en 1921.
La Conférence de la Suisse romande (appelée plus tard Conférence du Léman) fut organisée en 1902 et incorporée à l'Union Latine, fondée la même année, tandis que la Conférence de la Suisse allemande, continuation de la Conférence suisse créée en 1884, se rattacha à l'Union de l'Europe centrale, dont le siège était en Allemagne. Il en fut ainsi jusqu'en 1928, date de la formation de l'Union Suisse.
Le siège de l'Union Latine, qui était à Paris lors de sa fondation, en 1902, fut transféré à Genève en 1905, après que son premier président, B.-G. Wilkinson, fut retourné en Amérique. L.-P. Tièche occupa ce poste. A cette date, les bureaux de l'Union furent rammenés à Paris, où ils restèrent presque sans interruption jusqu'en 1920. A.-V. Olson remplaça alors L.-P. Tièche comme président et resta en fonctions jusqu'à la dissolution de l'Union, en 1928. Pendant cette période, c'est de Gland (Suisse) que s'administra ce vaste territoire comprenant la Suisse romande, la France, la Belgique, l'Italie, l'Espagne, le Portugal, l'Afrique du Nord et l'île Maurice. L'Espagne, le Portugal furent détachés dès 1926 pour former l'Union Ibérique, et lors de la dissolution de l'Union Latine, en 1928, Les Unions Franco-Belge, Italienne et Nord-Africaine furent constituées.
Le mouvement adventiste n'a cessé de prospérer en Suisse. Ce territoire avait, au 30 juin 1947, 55 églises avec 2987 membres.
Robert Gerber, Le mouvement adventiste, éd. Les Signes des Temps, Paris, 1950, p. 128-130